La situation de violence est générée par une minorité d'individus qui contrôle le capital financier sur toute la planète, ainsi que les orientations politiques ou les médias. La plupart des organisations traditionnelles : états, partis, religions et même certaines grandes ONG et associations... sont au service de cette minorité. Cette concentration mondiale du pouvoir (Globalisation) engendre différentes formes de violence, particulièrement une violence économique (chômage, exploitation, misère, etc.) et psychologique (l'individualisme, la négation de l'être humain, la dépression et les drogues). Aujourd'hui, la violence raciale et religieuse ne sont pas solutionnées et elles ont tendance à se renforcer. A travers les médias, des croyances sont imposées comme vérité absolue, par exemple on nous dit : "l'accès au bonheur dépend de l'argent".
Cette crise sociale est vécue personnellement par chaque être humain comme une souffrance mentale, accumulant les frustrations et le ressentiment, générant de nouveaux cycles de violence parce qu'on cherche de fausses solutions comme les drogues, le fanatisme religieux et politique et l'individualisme.
La non-violence existe quand dans une société on place le développement de chaque être humain comme priorité centrale et lorsqu'on voit l'éducation et les conditions de vie progresser pour tous.
Face à cette situation une nouvelle sensibilité surgit et se connecte en réseau sur toute la planète (Mondialisation). Cette nouvelle sensibilité reconnaît la diversité et la nécessité d'une profonde rénovation intérieure de notre propre vie. On a souvent réduit la non-violence au pacifisme ou à des "techniques" de développement personnel. Cependant, la non-violence est d'abord ACTIVE, c'est un emplacement dans le monde et un style de vie cohérent.
Elle s'exprime notamment au travers du travail de reconstruction des relations sociales, de la désobéissance et de la non-coopération face à l'injustice.
D'un point de vue social la priorité est de rechercher l'union des personnes de différentes croyances et origines qui aspirent à une révolution sociale et spirituelle personnelle simultanée et qui veulent sincèrement résoudre les grandes questions d'aujourd'hui :
Chacun peut faire quelque chose pour reconstruire les relations entre les gens : en agissant autour des conflits qui déshumanisent la vie dans nos quartiers, villages, notre travail, nos activités... En faisant cela, on fait naître une véritable démocratie, on reprend le pouvoir que les structures du système (la finance, les états, les partis...) nous ont volé.
La priorité actuelle est de réorganiser la base sociale, dans les quartiers. On doit agir pour redonner le pouvoir à la municipalité qui est la plus proche des nécessités des gens. Cependant, il est nécessaire d'agir localement en conscience de ce qui se passe dans le monde (et unis avec les) autres peuples.
Seule, l'action sociale, politique ou culturelle ne peut rien changer.
Il semble nécessaire de prendre la décision personnelle d'orienter notre vie en appliquant l'attitude humaniste et la "règle d'or" qui consiste à traiter les autres comme on souhaite être traiter nous-même.
Pour dépasser la violence, il est nécessaire d'accompagner l'action avec l'esprit.
L'esprit est une force qui naît de l'accumulation d'actions valables : des actes réalisés sans attendre de résultat, simplement parce que c'est bon de les faire et qu'on se sent grandit en les réalisant.
Pour agir avec cet esprit, on peut se donner un moment chaque jour pour méditer sur ce que l'on veut vivre et donner dans le monde.
Pour trouver l'esprit, on peut aussi se connecter avec les valeurs - ou références - de la non-violence (qui sont différentes en fonction de ton identité, ta culture, tes aspirations, tes modèles, etc.) mais qui possèdent 3 qualités communes : la bonté, la force, la sagesse.
L'esprit permet à chacun de se réconcilier avec son passé, de développer ses meilleurs qualités et d'avoir de la permanence et de la force dans sa vie présente, de l'enthousiasme, de la confiance.
L'esprit aide à dépasser la violence.
Article écrit par Denis Dégé, président du Centre des Cultures
Les principes de la non-violence et le l'humanisme se fondent sur une "attitude humaniste" qui existait certainement avant la naissance d'expressions telles que "humanisme" ou "humaniste".
Ainsi les humanistes de différentes cultures adoptent la position commune suivante:
Cette attitude n'est pas une philosophie mais une perspective, une sensibilité et une façon de vivre la relation avec les autres.
Principe moral très répandu parmi divers peuples, révélateur d'une attitude humaniste .
En voici quelques exemples : le rabbin Hillel : "Ce que tu ne veux pas pour toi, ne le fais pas à ton prochain". Platon : "Que l'occasion me soit donnée de faire aux autres ce que j'aimerais qu'on me fasse". Confucius : "Ne fais pas à un autre ce qu'il ne te plairait pas qu'on te fasse". Maxime jaïniste "L'homme doit s'efforcer de traiter toutes les créatures comme il lui plairait d'être traité". Dans le christianisme : "Toutes les choses que vous voudriez que les hommes vous fassent, faites-en de même pour eux". Chez les sikhs : "Traites les autres comme tu voudrais qu'ils te traitent". Hérodote confirme l'existence de la r. d'o. chez différents peuples de l'antiquité.